LA SURFACE

LA SURFACE

Qui n’a jamais eu cette montée d’adrénaline si forte en voyant un énorme remous derrière son leurre ? Personne je pense ! Dans ce petit topic, je vais vous faire part de quelques grandes lignes concernant mon approche multi espèce pour cette technique palpitante.

Sortons des idées reçues

Depuis mes débuts à la pêche et de tout ce que l’on entend, la pêche en surface se concentre sur la courte période estivale. Il est vrai que cette période est propice, du fait que les eaux sont chaudes et les créneaux d’activités plus rapidement relancés. Mais il ne faut pas oublier, qu’un carnassier reste opportuniste et du moment ou un leurre de surface est bien présenté, dans les bonnes conditions, il est fort probable que ce même carnassier vienne crever la surface pour provoquer une attaque dont vous vous souviendrez longtemps !

Recontextualisons

La traque en surface peut se pratiquer dans tout les types de milieux, que ce soit en grand lac, en fleuve, en mer, en étang, en baignoire…heu non !

Nous ne verrons pas l’intégralité des postes et techniques en fonction des saisons, tant les variantes sont nombreuses et les situations différentes mais nous allons prendre en compte les cas les plus rencontrés sur nos eaux et plus particulièrement en Rhône Alpes, c’est-à-dire en étangs, lacs avec des structures visibles ou non ! Et en rivières et fleuves. Nous allons voir quelques tendances ou anecdotes qui ressortent le plus dans le cheminement vers l’attaque !
Pour rappel, toutes les espèces de carnassiers et quelques poissons omnivores peuvent êtres capturables avec des leurres de surface !

L’approche de surface est de loin la meilleure pour ne pas faire peur à un carnassier, mis à part si le leurre lui tombe sur la tête… et quoique, une attaque reflexe ! Il ne faut pas oublier que vue de sous l’eau, la surface est une barrière tout comme le fond ce sera donc une zone de choix pour venir chasser une proie qui n’aura pour issue que de sortir de l’eau et nager le plus vite possible. Rappelons également que la morphologie de nos chers carnassiers est taillée pour chasser des proies vers la surface (les yeux positionnés sur le haut du crâne, une mâchoire inférieure orientée vers le haut et une forte capacitée à interpréter les vibrations). Ce sont ces quelques caractéristiques qui vont faire des carnassiers de véritables machines de chasses vers la surface.

Les proies imitées

Vous le savez le régime alimentaire des carnassiers est diverse et varié en fonction des milieux et de la saison, il va évoluer. L’approche de surface vas donc également se rapprocher du régime adopté par les carnassiers à un moment T. Aujourd’hui, la panoplie de leurre présente sur le marché vas permettre de coller dans pratiquement toutes les situations à une proie potentielle ! Principalement, les proies chassées vers la surface sont des petits poissons poussés vers la surface, et une multitude d’animaux au mode de vie semi-aquatique (des insectes : libellules, etc… les amphibiens : grenouilles, salamandres ; les reptiles : serpents, lézard ; éventuellement quelques oiseaux et bien sur quelques petits mammifères qui s’approcheraient trop près de l’eau). Dans cet éventail de proies, les carnassiers seront potentiellement fixés sur un type d’alimentation ou juste opportunistes par exemple au passage d’un petit rat musqué un peu trop près du poste de chasse.

L’approche

Nous allons voir quel type de milieu est à explorer en priorité et les leurres à employer en fonction des périodes et des espèces présentent sur le plan d’eau qui répondront le plus à ces sollicitations.

Avant d’aborder plus précisément le type de poste à prospecter en priorité par saison, sachez que l’approche soit du bord, en bateau ou en float tube, la discrétion est de mise ! Une bonne paire de lunette polarisante vous aidera grandement pour repérer un poste sous la surface ou directement un poisson ! Et pour toutes les situations que l’on va voir, une règle simple et valable du bord comme en bateau, est de ne jamais jeter directement sur le poste que vous avez identifié. Par exemple du bord, il faut toujours lancer dans ces pieds avant de vouloir accéder à la pointe d’arbre qui est 3 m devant soi. En bateau c’est la même histoire, si vous voulez pêcher une pointe avec des herbiers, pensez toujours à lancer vers le large et sur les extérieurs avant de lancer en plein travers, suivant l’axe de lancé les poissons répondront ou non a vôtre sollicitation. En procédant ainsi vous vous rendrez compte que vous prendrez du poisson là ou vous pensiez qu’il n’y en avait pas !

L’action de pêche est similairement la même en fonction des leurres employés, la règle qui est la même pour tous est qu’une fois que le leurre atterrit sur l’eau, je n’anime pas tout de suite. Je laisse l’onde que celui-ci provoque ce dissiper, plus de 50% des attaques interviennent entre la tombée et le premier mètre de l’animation.

Les coloris et contrastes

Avant de voir les approches par saison et par techniques voyons maintenant les principaux contrastes que j’emploi en fonction des conditions.
Comme évoqué plus haut dans la recontextualisation, les carnassiers vont venir attaquer votre leurre vers la surface, pour ce faire repérer il y a l’action du leurre, le bruit ou vibrations et le contraste du leurre. Etant donné que les carnassiers ne voient pas le même spectre lumineux que nous, on ne parle pas de coloris directement mais bien de contraste entre un coloris par rapport à une luminosité. Si l’on suit cette approche, plus le soleil sera haut et plus le contraste sera marqué naturellement, à l’inverse plus le plafond est bas plus il faudra marquer d’avantage le contraste pour être repéré.

Voici quelques cas pour avoir le reflex de sortir tel ou tel coloris afin d’avoir le meilleur contraste :

Cas typique au printemps, nous sommes en pleine journée, l’eau est claire, le temps est pluvieux et sombre, j’opte directement pour un coloris noir ou blanc mais opaque, qui contraste énormément.

Cas qui se réitère souvent l’été, c’est le matin, l’eau est plutôt claire, mais le soleil n’est pas encore sorti vu de sous l’eau il fait plutôt sombre j’utiliserai un coloris argenté ou blanc mais opaque.

Dans cette même journée, le soleil est très haut, il est 14h, il n’y a pas de vent ni de nuages, j’opterai pour un coloris translucide, violet, vert ou marron si je pêche du bois ou des herbiers et plutôt gris pour des roches. Si l’eau de mon plan d’eau est acide donc légèrement orangée j’opterai pour des tons doré ou orangé.
A la fin de cette journée, un petit coup du soir s’impose, j’opterai pour un coloris noir ou blanc opaque.

Un cas à l’automne, la journée est légèrement venteuse alternant éclaircies et passages nuageux, l’eau est légèrement teintée je pécherai directement avec un coloris semi translucide, noir ou marron qui laisse légèrement passer la lumière. Dans cette même journée, si le temps se couvre d’avantage j’opte pour un coloris noir opaque ou jaune opaque.

Ces choix en fonction de la lumière sont valables pour les topwater et pour les frog dans les deux cas, ce n’est pas une liste exhaustive et votre avis peut être différent de ce que j’utilise dans ces situations.

   

 

" différence marquée de translucidité entre deux deps basirisky et deux stickbait bonnie 95 et Sammy 130"

Le printemps

C’est l’une des période clefs pour commencer à faire bouger des poissons en surface et notamment quelques beaux sujets. Entre la mi-mai et début juin suivant la fraicheur des mois précédents, certains carnassiers ont déjà pu finir leurs ébats annuels et sont en quêtes de belles proies pour se retaper ! Les températures sont en hausse, la phase d’ensoleillement s’étale d’avantage et les variations d’intensité lumineuse également, ce qui aura pour conséquence de faire pousser les herbiers qui commencent à bien se développer. Cela rapprochera les poissons des bordures et de la surface. On rentre aussi dans la période ou les premiers poissons blancs vont se reproduire quand l’eau avoisine les 14-15°C. Etant donné que ce sont des géniteurs ils seront de belle taille entre 15 et 20cm pour tout ce qui est gardon, rotengles, il ne faudra donc pas hésiter à monter en taille. Les deux espèces qui répondront le plus à une sollicitation en surface sont le brochet et la perche. (Rappelons qu’a cette période les Black Bass se reproduisent dans la majorité des milieux et qu’il est judicieux de les laisser tranquille).

- Le stickbait 

Ce leurre assez « dynamique » sera un réel atout pour prospecter les zones les zones peu profondes, ou sont souvent réfugiés les blancs avant la fraie. Il faudra prospecter assez lentement avec des stickbait de grosse taille munis d’une seule bille qui produira un bruit plutôt grave. Une taille de 13-15mm sera idéale pour matcher avec la taille des blancs à cette saison. Ce qui ne fera pas peur à un brochet sortit de sa torpeur printanière et vous ne serez pas à l’abri de déclencher une grosse perche qui chasse dans les mêmes proies que les brochets.

    

De gauche à droite heddon super spook, xprolure, et Sammy 130 "de belles bouchées afin de déclencher un joli brochet"

 

 

- Les frog ou grenouilles

Si vous avez la chance de pratiquer en étang, vous avez déjà dû observer le bal des batraciens à cette période. C’est un met de choix pour nos chers brochets au
printemps, alors on sort les frog ! Privilégiez les étangs avec des zones de nénuphars, des roselières voir des zones proches du bord ou il y a présence de jonc ou carex. Dans ces conditions, j’aime pratiquer quand il pleut, non pas quand il tombe des cordes mais quand le crachin ne motive pas à sortir de chez soi ou que quelques gouttes se mêlent à la fête ! Cela peut rebuter bon nombre de personnes, mais c’est souvent sous ce type de météo que l’on réalise les meilleures pêches en surface, car l’activité du fourrage et autres proies se concentrera vers la surface. Pour ce type de pêche, il ne faut pas faire dans la dentelle niveau matériel pour pouvoir extirper le carnassier des herbiers ou nénuphars, nous reviendrons plus tard sur les cannes, moulinet, corps et bas de lignes à employer par technique.

 

 

 

 

 

Un autre type d’approche à ne pas négliger au printemps est le buzzing, l’utilisation de gros leurres souples montés en weigthless, sur un hameçon texan, sans plomb à ramener en surface, lentement entre les premiers nénuphars. Pour cette approche, il faut privilégier des leurres assez trapus avec une grosse caudale et ou en forme de faucille afin de créer des perturbations à la surface. Le buzzbait et les crawler seront également une bonne alternative, la fanfare crée en surface ne laissera pas indifférent un brochet actif à vous d’alterner les deux pour trouver la vitesse qui déclenchera l’attaque.

  

One up shad 7 pouces et buzzbait - "Deux leurres buzzing le souple pour pecher lentement et le buzzbait pour fracasser la surface"

l’été 

Venons-en à la période phare pour traquer les carnassiers en surface, l’été de fin juin à fin aout ! Le moment de l’année ou il est possible de pêcher toute la journée en surface, en respectant quelques « règles ». Entre les matinées assez douces, les pleines journées très chaudes et les soirées avec une luminosité idéale, il y en aura pour tous les gouts.

Au début de l’été quand la température de l’eau avoisine les 20-24°C, toute la vie sous l’eau sera éveillée jusqu’à son apogée à une température de 26-28°C. A ces températures, nous serons dans l’optimum thermique de la majorité des carnassiers ou le temps de digestion sera le plus rapide. Cela créera beaucoup plus d’opportunités de tomber sur un créneau d’activité. A cette période également, l’explosion de la productivité du milieu (bloom algal) qui équivaut à l’augmentation rapide de la quantité de microalgues ou macro-algues (herbiers) augmentera considérablement le nombre de zones ou pourront se trouver les carnassiers. Proche en bordure sous les herbiers, posés sur les plateaux herbeux ou encore sur les cassants assez fournis en matière végétale, a vous de trouver leur bonne zone de tenue.

Majoritairement en été, les postes prometteurs du matin seront proches du bord dans peu d’eau entre les touffes d’herbiers, sur les pointes d’arbres, le long des structures crée par l’Homme, etc. Plus le soleil montera dans le ciel et plus les carnassiers auront tendance à descendre dans la couche d’eau (suivant les espèces). Le soir à l’inverse cette même activité se reconcentrera assez proche des bordures. Il est également possible de trouver une forte activité en pleine eau, étant donné que la nourriture (phytoplancton et zooplacton) se trouve sur une profondeur donnée liée à la température et la turbidité mais sur l’intégralité de la masse d’eau, il est fréquent de trouver des bancs de fourrage au « milieu de rien ». Vous me direz il faut un sondeur, etc pour les repérer et bien pas forcément en étant assez observateur vous verrez assez facilement le fourrage trahir sa présence par des multitudes d’ondes à la surface, ou encore par la présence d’oiseaux piscivores, ou directement par des chasses éclater en pleine eau. Pour rappel, ce type d’approche est valable en rivière à courant régulier, et en fleuves mais plutôt destinés à la traque du chevesne.

Voyons maintenant le panel de leurre à employer sur une journée d’été

- Le stickbait 

Nous avons déjà vu ce type de leurre permettra de prospecter rapidement un poste précis (herbier, une bordure boisée, etc il faudrat cependant adapter la taille du leurre pour coller au mieux avec la majorité des petits alevins de l’année qui feront environ 5cm au milieu de l’été. Lorsque les carnassiers seront fixés sur ce type de proie il faudra donc privilégier des petits stickbait entre 5mm jusque 10-12mm au maximum. Le stick bait sera donc plus efficient pour « pêcher l’eau » ou faire réagir les poissons en pêchant de manière saccadée.

 

"des profils classiques avec différentes sonorités de gauche a droite bonnie95, sakura naja85, sammy luckycraft65, megalon gunki 75f

 

 

 

 

"des profils plus discrets à la nage plus furtive, de gauche à droite osp bentminnow 106f et patchincko 100

 

 

 

 

 

- Le popper 

Si votre approche au stick ne vous à rapporté que des suivis, des décrochés ou simplement rien, essayez quelques passages plus lents au popper. L’intérêt de ce leurre est de pourvoir appeler de loin les carnassiers qui ne feront pas le déplacement sur une action rapide. J’aime également utiliser ce leurre après que les prises au stickbait se soient calmées, bien souvent on peut refaire monter quelques poissons, voir recréer une frénésie alimentaire. Le popper à cet avantage de pêcher lentement, il sera donc plus à l’aise pour pêcher un poste précis, bien souvent les pointes d’arbres, les bordures de jonc etc. J’aime bien utiliser ce leurre sur les bass, rien n’empêche de les décaler au stickbait mais sur des poissons surpêchés ou moins actifs, l’action lente du popper sera idéale pour tromper la curiosité de ce poisson.

 

"Des petits profils pour matcher avec le fourrage, de gauche a droite xprolure, gunki hedorah 55f, splasher sebile 52f

- Les crawler ou prop bait

Ce type de leurre un peut loufoque au bruit plutôt métallique s’orientera plus sur une pêche précise de structure. Attention tout de fois, les hameçons étant libre sur ce type de leurre il faudra faire preuve de précision sur les lancés pour éviter de le satelliser dans les arbres ou autre.
J’aime utiliser ces « engins » pour mes pêches de bass ou de brochet l’été pour cibler de beaux poissons. La présence d’hélices, de palettes et autres plaques de métal auront pour principal but de créer du raffut, brasser de l’eau tout en ayant une prospection lente voir très lente.
Je mets ce type de leurre au bout de ma canne principalement au deux extrêmes de la journée, lorsque je veux pêcher une bordure de roseaux, des pointes d’arbres, un ponton, muret, etc.
J’emploi ces leurres pour réveiller la galerie, lors des douces matinées d’été, quand les premiers rayons de soleil ne touchent pas encore la surface de l’eau et que seul le bruit du leurre résonne autour de moi. Le soir également lorsque la luminosité est assez faible voir très faible. Le gros plus de ces leurres est de déclencher de beaux poissons qui se font matraquer avec des techniques plus classiques au popper ou au stick, utilisez-les-vous verrez, je vous garantis des attaques bruyantes et violentes !!

  

Des leurres atypiques et redoutables !

La 13 illex pompadour jr, deps buzzjet

La 14 choppo90 berkley

 

 

 

 

- Les frogs ou grenouilles 

Nous avons déjà vu plus haut l’emploi de ces leurres pour traquer le brochet au printemps, nous allons voir maintenant son efficacité estivale ! L’été j’emploi ce leurre pour traquer brochet et black bass, il peut arriver de faire du silure avec sur les zones ou il y en a. Les frogs sont des 4x4 de la surface, elles sont à employer la ou tout les autres top water ne passerons pas. Les postes à prospecter sont donc les grands tapis d’herbiers, les zones de nénuphars, les joncs qui tombent dans l’eau, les berges creuses, sous les quais, pontons et sous les frondaisons. L’intérêt de ce leurre est d’arriver à se skipper (ricocher) sur l’eau et atteindre des zones bien souvent peut exploitées, l’hameçon étant caché dans la masse du leurre il se dégagera lors de l’attaque. Il existe plusieurs types de frog, mais il serait trop long de détailler toutes leurs spécificités. Plusieurs articles sont axés uniquement là-dessus et rédigés par des pros de la frog et du black bass !! Globalement j’utilise deux modèles une frog type crawler pour battre du terrain sur les tapis d’herbes et les popfrog pour pêcher plus précisément autour des structures. Pour arriver à contrer un gros poisson dans ces conditions dantesques, il faudra employer un matériel robuste. Au niveau des créneaux de la journée pour utiliser ces leurres, il n’y a pas forcément de timing précis étant donné que ce leurre pêche sur des zones peut sollicitées, c’est souvent par agressivité que les carnassiers attaqueront. J’ai quand même une préférence pour les sortir en fin d’après-midi, jusqu’à la pénombre quand dame rainette à tendance à se rapprocher des points d’eau pour y passer la nuit.

 

 

Quelques modèles différents avec des actions différents la célèbre deps basirisky en bas, une bricolée maison avec des palettes pour envoyer des signaux et des vibrations et une classique a ruban silicone pour être plus discret (je n'avais plus de popperfrog)

 

 

 

Maintenant que nous avons abordé la majorité des types de leurres que j’emploi l’été pour traquer les carnassiers et avant de parler des pêches d’automne, nous allons faire un petit aparté sur une pêche que j’aime pratiquer lorsque je n’ai pas beaucoup de temps devant moi, le chevesne en surface. Une approche ludique et sympa à découvrir l’été !

Globalement on retrouve ces poissons dans les milieux ou il y a du courant régulier, surtout l’été notamment en fin de fosse au niveau des accélération de courant, le long des berges, sous les frondaisons ou sous les chutes d’eau.  Pour pratiquer cette pêche pas besoin d’être surchargé, une paire de waders, une canne truite conviendra, une épuisette, un élément indispensable des lunettes polarisantes et une poignée de leurre notamment :

Un stickbait ou un popper de 4-5mm pour prospecter en large les veines d’eau et les bordures, c’est souvent ce type de leurre que je sors quand je ne vois pas de poissons sur la zone.

Dans le cas où vous voyez des poissons, attaquez-les de derrière à 45° par rapport à leur position car dans leur champ de vision, il y a un angle mort, cela évitera de faire fuir tous les poissons que vous voudrez pêcher, le fait d’être à 45° permet d’avoir un bon contrôle de la dérive canne haute. Par ce fait un crankbait ou un leurre flottant type insecte de 2,3 ou 4mm également sera idéal, il suffit de le lancer de préférence 2 mètres devant le poisson cible et le laisser prendre la veine d’eau, tout en récupérant l’excédent de bannière qui « drague » à la surface. Une petite astuce, je vous conseille d’équiper vos leurres pour le chevesne d’hameçons simple sans ardillons, Premièrement vous abimerez moins vos prises et sur des poissons assez timides qui n’aspirent pas franchement, vous aurez un meilleur rendement de capture, par le fait que ces hameçons soient plus légers et moins volumineux. Une approche simple mais si amusante, Il n’y a plus qu’à attendre l’été prochain !

 

Quelques références pour les chevesnes en surface, du leurre dur notobug sakura en haut a gauche, petit stickbait naja 45f a droite

Et deux imitations d'insectes souples a monter sur hameçon simple, le illex woodlouse et l'insecter reins

 

 

 

 

L’automne

Nous entamons l’une des périodes que je préfère ! L’automne qui rime avec des températures encore convenables mais qui chutent, la baisse de la phase d’ensoleillement, les premières touffes d’herbiers qui meurent et se détachent.
Outre les superbes pêches à réaliser avec des techniques plus classiques, il y a encore de beaux créneaux de mi-septembre à fin octobre pour satisfaire son envie de prendre des touches en surface. A cette période, la majorité des proies seront des blancs de l’année de 6-8cm, cette taille de proie sera idéale pour du tout-venant, les perches, brochets ou les bass de taille moyenne. Bien sûr au milieu de tout ces jeunes blancs il y en aura des plus gros de 15cm à plus de 20 cm car plus le froid se rapproche et plus le fourrage et les carnassiers auront tendance à se regrouper. Personnellement, j’aborde cette saison un peu de la même manière que le début de saison. Quand la température de l’eau est encore chaude environ 22-23°C j’aborde les postes avec les mêmes techniques que l’été. Mais dès que l’on se rapproche des 16-18°C, il est temps de sortir l’artillerie lourde ! La baisse des températures rime souvent avec provisions et les poissons aussi en font, pour déclencher de beaux poissons et parfois des poissons plus modestes il faudra monter en taille de leurres. Niveau créneaux horaire, au début de l’automne il sera encore possible de faire de belles pêches de surface à peut près toute la journée sur des journées bien ensoleillée et plus l’on avance dans la fin de saison et plus les coups de midi à 15h ou la lumière est la plus forte seront à privilégier. Pour les plus téméraire je vous conseille les créneaux ou la pluie modérée s’invite à la fête et viens troubler les bordures et émulser la surface, attendez vous à de belles actions !!

 

 

- Le stickbait

Toujours et un incontournable sur les 3 saisons de pêche en surface. Je le réserverais pour prospecter les zones plus vastes souvent battues par le vent à cette époque, les pointes encore pleines d’herbiers ou les zones parsemée de gros bloc de cailloux, le long des nénuphars et des bordures de roseaux.
Vous pourrez les animer plus rapidement que l’été, personnellement je préfère ce genre d’animation car les poissons blancs sont plus mobiles et les chasses rapides à cette saison. Niveau des pauses pas besoin d’abuser, des lâcher reprises suffisent souvent pour déclencher !  Privilégiez des stickbait qui flottent à plat et qui « glissent » mieux sur l’eau. Vous pourrez décider de beaux poissons de cette façon !

- Le popper

Comme souvent après des passages infructueux au stick, le popper permettra de décider les plus indécis. Ce leurre aura l’action inverse au précédent et pêchera plus lentement surtout qu’il est préférable d’utiliser des tailles de 7 à 10cm assez trapues et qui ne permettent pas de pêcher vite à cause de la résistance à l‘eau. 
Pour le coup, vous pourrez accentuer les pauses ce qui est vraiment complémentaire au stick.
Au niveau des postes toujours les pointes et les postes plus précis comme les bois morts, les bordures de nénuphars.
Concernant la sonorité, j’emploi souvent une bille qui donne un son grave qui sera mieux perçue sur les postes à fond dur et les poppers munis de plusieurs petites billes sur tout les substrats mou ou herbiers, où le son se propage moins.

Le popper en automne, des tailles plus conséquentes pour déplacer de beaux poissons, le sebile splasher 90f a gauche et le bubble walker 80f river2sea

- Frog

Prenez toujours soins de partir avec une frog dans votre boite surtout sur si votre spot est encore bien recouvert d’herbiers, ou s’ils commencent à se détacher. Sur les zones ou des amas de feuilles mortes sont tombés également, les frogs seront redoutables. Tant que l’eau ne passe pas en dessous des 14-15°C elle sera idéale pour déclencher de beaux carnassiers embusqués, par la suite un bon leurre souple sur texan prendra le relais. Pour le coup, j’utilise essentiellement des popfrog, l’intérêt est de réveiller la galerie et insister sur les zones. Petite astuce, si les bass mettent du temps à attaquer et observent la frog, soyez encore plus patient qu’eux et laissez votre frog telle quelle, ils résistent peu à cette époque à une belle proie telle qu’une grenouille et viendront s’en saisir gentiment.

Le matériel

A présent, voyons le matériel que j’utilise suivant les techniques employées et les poissons recherchés. Tout d’abord question qui est souvent de retour, qui est spinning ou casting ?
Pour ma part, c’est casting à 95%, niveau précision c’est largement au-dessus et niveau rapport de force un ensemble casting permet de se sortir de situations pas forcément gagnées d’avance. Je réserve le spinning pour les pêches de rivière ou avec de petit top water.

Niveau corps de ligne j’aime bien employer de la tresse, évidement le bas de ligne sera en nylon pour que celui-ci reste en surface. Pourquoi de la tresse ? Niveau distance de lancé il n’y a pas photo et étant donné que je pêche souvent au milieu de la jungle aquatique, elle permet de sectionner facilement les herbiers. Cela permet aussi de rapidement passer à une technique classique et ne pas s’encombrer en pêche du bord.

Un ensemble casting sera plus adapté pour répondre avec autorité à un beau poisson, niveau maniabilité également et en confort !

- Le stickbait et popper

-Pour des sticks et popper en dessous de 5cm, c’est spinning une tresse en 8/100 avec un bdl (bas de ligne) entre 16 et 26/100 si je pêche les chevesnes dans une eau translucide ou la perche en pleine eau le matin. Niveau canne une 3-14gr en 210cm action regular ou semi parabolique conviens bien. J’utilise aussi cet ensemble pour les chevesnes à l’insecte flottant.

-Pour des sticks ou popper entre 9 et 13cm c’est casting en 7-21gr pour 200cm avec une tresse en 15/100 ratio classique de 7.4 un bdl en 26 si l’eau est claire avec un grand soleil et en 30 si les conditions exigent moins de discrétion.
Niveau action de canne, si je recherche les blackbass et les perches, j’opte pour une semi parabolique pour éviter d’arracher la gueule en cas de treuillage j’utilise également cet ensemble pour pêcher au buzzbait, si je recherche uniquement les brocs, j’opte pour une action plus fast en 10-40gr pour 210cm avec un bdl court de 30cm en 70 avec un nœud agrafe afin de laisser de la mobilité au leurre.

-Pour les sticks au-delà de 13cm, j’emploi une canne d’action plutôt fast en 10-80gr en 220cm pour pouvoir lancer ces leurres souvent plus lourds que la moyenne. Vu la taille des clients qui peuvent monter une tresse en 28/100 un moulinet costaud frein de 7 à 9kg et un bdl en 70 pour les brocs.

- Crawler

Etant donné le poids des leurres qui font au minimum 20-30gr et la taille des poissons visés j’emploi le même ensemble que pour les gros stickbait. Même si l’on pourrait sortir un silure avec ce matériel, il est plus appréciable d’avoir de la réserve pour sortir un beau poisson des encombres.

- Frog

Pour ce type de pêche, vu que l’on lance 90% du temps dans les herbes ou sous les frondaisons, il ne faut pas finasser. J’emploi la même canne que pour les pêches fortes au stick ou au crawler mais niveau tresse j’emploi une 30/100 en direct pour les bass et avec un bdl en 80 lorsqu’il y a du brochet. L’intérêt d’une tresse si grosse est d’avoir énormément de flottabilité tout en ayant du répondant lorsque l’on pique un gros poisson au travers d’un lit épais d’herbiers ou sous des frondaisons.

Cela fait environ 3 à 4 ensembles pour s’amuser en top water tout au long de l’année, pour ceux qui ne pêche pas en casting, vous pouvez sans problème reprendre les mêmes caractéristiques et vous amuser de la même façon ! 

Nous avons vu les situations les plus rencontrés en Rhône-Alpes ! bien sûr il y aura des différences et des astuces en fonction des uns et des autres, mais voici les grandes lignes de mon approche pour la pêche de surface.

J’espère que ce topic vous aura aiguillé(e), intéressé(e) et motivé(e) pour sortir dès la saison prochaine vos top water et vous régaler en surface.

Maintenant il est l’heure de s’occuper des sandres et des brocs en verticale.

Gardez la pêche !!

Vincent Delais.